Jeudi 9 février 2012
SAINT-JEAN-D'ANGÉLY
Les caméras de la discorde
CONSEIL MUNICIPAL – Jeudi soir 9 février, l'opposition de gauche a quitté la séance durant le débat sur la vidéosurveillance. Motif : le mairePaul-Henri Denieuil lui avait coupé le micro.
L'opposition a quitté la séance pour montrer son désaccord. PHOTO BERNARD MAINGOT
Les conseils municipaux les plus courts sont toujours les meilleurs. Celui de jeudi soir en était.
Après avoir délibéré sur la modification des statuts de la communauté de communes du canton (qui a la compétence pour le nouveau centre intercommunal d'action sociale) et sur l'attribution de compensation qui en découle (230 000 €), la pose de cinq nouvelles caméras de vidéosurveillance dans la ville figurait à l'ordre du jour.
Comme lors du vote concernant l'installation des sept premières caméras, l’opposition de gauche a manifesté son intention de s'opposer à cette extension du parc de vidéoprotection. En réponse à la présentation de Didier Martineaud, adjoint à la sécurité, la socialiste Françoise Mesnard a fait valoir que la meilleure sécurité demeurait les forces de gendarmerie dont les effectifs diminuent de façon constante.
« Hors sujet »
Arguant du fait que les caméras « ne préviennent en aucune manière les délits et ne servent qu’à identifier un agresseur après que le délit ait été commis » et qu'elles « ne permettent l’élucidation d’une affaire que dans 1 à 3 % des cas », Françoise Mesnard a souhaité une « réelle sécurité avec des gendarmes en effectif suffisant ».Elle a ajouté : « ils sont une dizaine de moins que le nombre de policiers du temps de l’ancien commissariat et leurs interventions concernent surtout des conflits familiaux. La priorité n’est donc pas la surveillance des rues par des caméras inefficaces et coûteuses ».
« Votre intervention est hors sujet. Vous auriez dû garder vos commentaires sur la gendarmerie pour le discours de l'inauguration de la caserne. En tant que maire, oui je décide de la conduite des débats et vous demande de revenir à la délibération ».
Micro coupé
Devant son opposante qui continuait d'en découdre, le maire lui a alors coupé le micro. « Vous m'empêchez de parler ? », a questionné Françoise Mesnard. «Oui, Madame ! » a rétorqué Paul-Henri Denieuil. Les cinq élus de gauche présents ont alors quitté la séance. Il était 19 h 27 et la délibération a été adoptée « à l'unanimité des présents ».
Après cette chaude altercation, il faisait toujours aussi froid dehors et les cinq personnes déguisées en caméra qui avaient accueilli les présents à leur entrée étaient rentrées se mettre à l'abri.
Bernard Maingot
Cinq nouvelles caméras
Elles sont de dernière génération (très haute définition, fonction de nuit, projecteur extérieur). Le coût global de 80 000 € TTC, subventionné à 40 € du montant HT par l'État, ressort à 53 360 € pour la ville. Les cinq caméras seront installées rue de l'hôtel de ville, place du Pilori, parking de l'abbaye Royale (deux caméras) et secteur rue Gambetta/place André-Lemoyne.
La sécurité selon le maire
« La sécurité des personnes et des biens est une préoccupation des Angériens. La ville s'est engagée à réduire les désordres liés à la délinquance et aux incivilités et à assurer la protection des jeunes, notamment aux abords des écoles », a clamé le maire. Paul-Henri Denieuil a ensuite dressé la liste des actions engagées sous son mandat : sécurisation des abords du collège Georges-Texier et du lycée Audouin-Dubreuil ; augmentation des effectifs de la police municipale (cinq policiers et une secrétaire à plein temps contre trois policiers en 2008), mise en place de sept caméras de vidéoprotection plus cinq nouvelles ; convention de coopération entre police municipale et Gendarmerie nationale, création d'un comité local de prévention de la délinquance (CLSPD) ; contrôles pour la consommation d'alcool sur la voie publique ; sanctions des conduites dangereuses en ville.