Les actualités sur le canton de Saint-Jean-d'Angély (17400) et en Vals de Saintonge
Le 26 mars 2012
SAINT-JEAN-D'ANGÉLY
Vers la baisse des prélèvements
IRRIGATION – Réunie en assemblée générale lundi dernier, l'association syndicale autorisée "ASA Boutonne" a évoqué les restrictions sur les prélèvements servant à l'irrigation.
Jean-Yves Moizant, président de l'ASA Boutonne depuis 2002, demande à être remplacé. "Sur dix étés de présidence, les années 2003 à 2006 puis 2009 à 2011 m’ont fait la vie dure !"
« Cette onzième assemblée générale sera la dernière que je préside. Ce n’est pas une surprise pour le conseil d’administration puisque cela fait deux ans que j'ai annoncé vouloir passer la main », déclarait d'emblée Jean-Yves Moizant, président de l'association syndicale autorisée ASA Boutonne (1), devant 70 membres réunis lundi matin à l'hôtel d'entreprises, au parc d'activité Arcadys. Une assemblée très administrative avec des modifications statutaires pour se conformer aux ordonnances des nouveaux textes de loi qui régissent les ASA, qui a fixé un plafonnement à 5 000 du nombre d'hectares inscriptibles dans le périmètre, correspondant à un prélèvement d'eau de dix millions de mètres cube, afin de pérenniser le socle de l'ASA Boutonne et les activités de ses adhérents.
La proposition la plus importante a concerné la base de répartition des dépenses et un équilibre entre ceux qui seraient raccordés à une réserve de stockage et ceux qui ne le seraient pas, ces derniers étant pénalisés pour irriguer en prélevant dans le milieu en cas d'arrêtés préfectoraux. « Il faut que tous retrouvent les avantages du projet de stockage, les non-raccordés devant payer moins que ceux ne subissant pas de restrictions et qui combleront le manque à gagner. Chaque année, nous appliquerons un coefficient de productivité attribué à ceux qui seront concernés par les arrêtés», précise Jean-Yves Moizant.
Les présents représentaient 60 % des adhérents à l'ASA Boutonne
Dans son rapport moral, le président a évoqué la sécheresse de l’année 2011 : « Une année référence qui n'a épargné aucune culture, avec des rendements catastrophiques en blé ou blé dur, des orges de brasserie déclassées, des pois minables. Seuls les colzas ont été un peu moins mauvais. Les pluies revenant tardivement, les tournesols ou les maïs avaient déjà souffert. Pourtant c’est le maïs qui s’en sortira le mieux. Serait-il finalement la culture la mieux adaptée à notre région, du moins dans le contexte de 2011 ? Une année démontrant que l’important c’est la diversité, où le maïs a sa place ».
Jean-Yves Moizant a aussi critiqué « l’absence totale de prise en compte de l’intérêt économique dans les décisions prises », des mesures préventives de restriction « dans le seul but de protéger les milieux » en regrettant qu'elles ne concernent que les prélèvements agricoles. « Rien n'est fait pour agir sur les écoulements, rien pour préserver cette ressource d’intérêt général, aucune gestion, aucun programme. On repart chaque année avec les mêmes causes provoquant les mêmes effets, et un bouc émissaire tout trouvé pour maintenir les conflits d’usage. On remet même en cause l'honnêteté des bureaux d'études ».
Et de préciser que dans l'étude faune-flore effectuée, il était reproché au bureau d'étude « de ne pas avoir remarqué des espèces remarquables qui auraient dû être remarquées », ajoutant que « l'espèce du busard remarqué n'était pas précisée » (pour cause d'éloignement) et que des études complémentaires étaient souhaitables...
"Au lieu d'un vrai programme de mesures, la seule ambition est de diminuer les prélèvements agricoles. C'est bien un constat d’échec !"
On le voit, le sujet de l'irrigation est toujours polémique. Jeudi 22 mars, les irrigants avaient manifesté à La Rochelle leur opposition aux mesures de restrictions que veut imposer l'État dès le printemps (lire ci-après).
« L'arrêté-cadre prévoit déjà des seuils au printemps plus élevés que ceux de l'été en prenant pour référence la courbe 2011 et en traçant un trait au-dessus, ce qui voudrait interdire toute irrigation. Pourquoi, quand aucune restriction n’existe avant le franchissement du débit objectif d'étiage (DOE) dans tous les autres départements de l’Adour-Garonne, veut-on mettre en Charente Maritime des premières mesures à 300% du DOE ?On attendait un vrai programme de mesures, et non une seule ambition qui consiste à diminuer les prélèvements agricoles. C’est bien un constat d’échec. L’irrigation a prélevé cinq millions de m3 en 2011 contre plus de 20 millions à la fin des années 90 et le nombre de jours de franchissement du débit de crise lui ne cesse d’augmenter ! »
Contact : Jean-Yves Moizant (président) au 06 43 64 15 81 ; Valentin Pommier (administration) au 05 46 32 68 71. www.asa-boutonne.org/
(1) L'association syndicale autorisée ASA Boutonne (établissement public administratif), qui regroupe 320 propriétaires de terrains irrigués et 112 exploitants agricoles, est un organisme public gestion des prélèvements de l'eau à usage agricole et la création de nouvelles ressourcessur le bassin de la Boutonne. « Ces exploitations représentent 4 700 hectares inscrits sur le périmètre de l'ASA et neuf millions de mètres cube autorisés », précise Jean-Yves Moizant.
À noter également que, depuis septembre 2010, l'ASA emploie, à plein temps, Valentin Pommier pour s'occuper de l'administration et de l comptabilité.
« L'objectif principal de notre organisme est de pérenniser le tissu social et économique lié à l’agriculture sur le bassin de la Boutonne en trouvant des solutions face à la diminution de la ressource en eau », précise le site www.asa-boutonne.org/
L'ASA Boutonne en chiffres
Un bassin de 30 982 hadont 7 269 ha irrigables ; 320 propriétaires ; 112 exploitationsdont 76 inscritesdans 27 projetsde créations de ressources par substitution ; 2 876 hairrigués liés au projet de stockage, soit 40%des surfaces actuelles ; 8,7 Millions de m3 consommés pour un volume autorisé de 13,5 millions de m3 en 2008 ; projet de stockage de 6,27 millions de m3 (75% de la consommation) et, pour le quart restant : 2,60 millions de m3 prélevables en période estivale et 2,53 millions de m3 au printemps ; 660 000 € d’études réalisées (hydrologie/hydrogéologie, milieu naturel, sites Natura 2000, paysage, patrimoine bâti et archéologique, air, climat, sols, usages de l’eau, voisinage, santé, salubrité, sécurité, foncier, orientation d’urbanisme et infrastructure ; 170 000 € d’études en 2009(incidence Natura 2000, suivi d’impacts et essais de pompage) ; projet mutualisé de stockage = 33,6 millions d’euros dont 15,6 M€ financés par les agriculteurs
Vu sur sudouest.fr du jeudi 22 mars 2012
La Rochelle : 200 agriculteurs manifestent ce jeudi matin
Ils protestent contre les mesures de restriction d'usage de l'eau
Près de 200 agriculteurs manifestent depuis ce matin à La Rochelle pour protester contre les mesures de restriction d'usage de l'eau.
Devant la direction des territoires et de la mer ils ont mis le feu à des pneus et se sont dirigés ensuite vers la préfecture avec une vingtaine de tracteurs en convoi). A 10 heures, doit s'y tenir un comité quantitatif de l'eau de Charente-Maritime.
La Rochelle : coup de force des agriculteurs
Armés de vingt tracteurs, ils ont bloqué tout le quartier en déversant des pneus et de la paille.
Après avoir décidé de boycotter le comité quantitatif de l'eau jeudi matin à la préfecture, environ 200 agriculteurs de Charente-Maritimemanifestent devant la préfecture à l'appel de la Fnsea 17 et de la Fédération des Jeunes Agriculteurs cependant qu'une délégation a été reçue par la Prefète.
Armés de vingt tracteurs, ils ont bloqué tout le quartieren déversant notamment sur la chaussée des pneus et des bottes de paille. Ils protestent contre le durcissement de l'arrêté-cadre pour l'irrigation de printemps, contre Natura 2000, le classement des marais de Brouage et les contraintes des mesures agroenvironnementales.