Lundi 14 mai 2012
SAINT-JEAN-D'ANGÉLY
Quatre églises à découvrir
ART ROMAN – Dans le cadre des visites découvertes, l’office du tourisme organise le 16 mai un circuit découverte en bus autour d’églises romanes remarquables en Vals de Saintonge.
Comme chaque année, l'office du tourisme de Saint-Jean-d'Angély et Saint-Hillaire-de-Villefranche propose des circuits découverte autour de l'architecture religieuse des Vals de Saintonge et plus particulièrement autour de l'art roman. Mercredi 16 mai, un circuit entraînera les visiteurs d'Archingay à Champdolent, puis de Genouillé à Puyrolland.
La visite sera commentée par Esla. De son vrai nom Sophie Goillot, Esla est une touche-à-tout qui est également une passionnée d'art roman. En effet, si elle est diplômée de philosophie, formatrice en communication et « travaux de dames », photographe, créatrice textile en patchwork, conceptrice de maisons de poupée miniatures et écrivaine, elle propose depuis plusieurs années des expositions et conférences aux sujets très divers et organise depuis trois ans des visites commentées de découverte des églises romanes - entre autres - du territoire des Vals de Saintonge. Elle a aussi mis en place, à l'office de tourisme, l’exposition-jeu « Images et imaginaire de l’art roman en Poitou-Charentes » (septembre 2009), les images de l’art roman en Poitou-Charentes à l’Université de Poitiers (2010), et fait une exposition-conférence à la Maison du tourisme d’Aulnay (juin 2010). On peut d'ailleurs se procurer son livret « Images et imaginaires de l’art roman en Poitou-Charentes » (200 pages, 500 photos, 15 €)à l’occasion des visites. Enfin, comme l'art roman est son leit-motiv, elle anime depuis deux ans un blog sur l’art roman où l'amateur éclairé trouvera une mine de renseignements et moult photos parmi plus de 120 articles.
Renseignements par courriel s.goillot@aliceadsl.fr ou au 05 46 59 18 68
Site www.art-roman-esla.over-blog.com
Pratique
Départ de Saint-Jean-d’Angély à 13 h 45. Durée 3 h 30. Retour vers 17 h 30. Sur réservation (nombre de places limité à 40). Tarif : 6 € (gratuit pour les moins de 12 ans). Document d’information sur les églises visitées remis au cours de la visite
La visite
L’église Saint-Martin d'Archingeay
Cette église du 12e siècle est un beau témoignage des critères de l'architecture romane de Charente-Maritime. Les éléments les plus remarquables sont l'abside semi-circulaire à contreforts-colonnes et à modillons sculptés et le clocher carré à deux étages surmontant une élégante coupole sur trompes. On peut y lire les symboles typiques de la Saintonge : harpiste, femme pécheresse, loup, renard, chouette, porc sous la lune, cerf, animaux jumeaux. Depuis 2006, une importante campagne de restauration est conduite par la municipalité, et sous l’impulsion éclairée de son maire. En 2010, à l'occasion de travaux intérieurs, de nombreuses traces ponctuelles de peintures murales ont été découvertes.
L’église Notre-Dame de la Nativité de Champdolent
La traduction est « champ de désolation », souvenir des nombreuses batailles qui ont eu lieu sur la plaine depuis le 5e siècle. Le terme de désolation n’est certes pas pour cette église du 12e siècle au centre de son cimetière. Fortement mutilée au cours de la guerre de cent ans, elle fut en partie reconstruite au 15e siècle. Ce qui retient particulièrement l’attention est le décor soigné de l’abside ; des modillons de belle facture reliés par une bande lombarde décorée de demi-besants. Les sujets variés sont traités avec soin : musicien, ivresse, acrobate, bestiaire fréquemment géminé...
L’église Notre Dame de l’Assomption de Genouillé
Entourée de larges murs et portes fortifiés au sud, cette massive église de la fin du 12esiècle garde de la période romane une belle façade à deux étages ornée d’un nombre impressionnants de masques dont beaucoup expriment la douleur et l’effroi. A l’intérieur coure sur les murs une belle litre qui porte les blasons bien conservés des derniers seigneurs du territoire. Le trou par où passait la corde des cloches au centre de la coupole au-dessus du carré est exceptionnel. Son tour est orné des faciès des douze apôtres et des douze Saints, une représentation directement inspirée de la tradition des décors d’objets funéraires romains.
L’église Saint Pierre de Puyrolland
L'église située au sommet du "terrier" de Puyrolland, domine toute la région depuis le milieu du 12e siècle. Partiellement ruinée par un incendie et des destructions successives au cours de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion, elle ne conserve de l'époque romane que le portail et une partie de la nef. L'église est aujourd'hui partagée en deux parties dont l'une (d’une travée) sert d'église paroissiale. L'autre partie, en ruine, garde de hauts murs éclairés par des fenêtres romanes, une baie gothique et une salle voûtée souterraine, généralement mentionnée comme crypte. Les chapiteaux du portail sont joliment travaillés. A l’intérieur, de chaque côté de la porte, deux trous profonds permettaient de glisser un épar, système rustique mais efficace de fermeture d’une porte. Une légende associe le nom du paladin Roland, neveu de Charlemagne, à celui de la localité. Roland, victime d’une injustice, un père lui ayant refusé la main de sa fille, jeunesse aux longs cheveux couleur des blés et aux yeux de violettes, jeta au loin sous l’emprise de la colère la hache qu’il tenait à la main. En tombant, la hache s’enfonça dans le sol et souleva la butte appelée dès lors : Puy-Rolland.