10 novembre 2011
SAINT-JEAN-D'ANGÉLY
"Le geste ordinaire"
un documentaire de Maxime Coton
CINÉMA – Maxime Coton, jeune réalisateur, a présenté hier son premier documentaire « Le geste ordinaire » aux élèves du lycée Blaise-Pascal
Maxime Coton (au premier plan à droite) encadré par les lycéens et leurs professeurs.
Rien ne prédestinait Maxime Coton, 25 ans, musicien, poète, mais aussi ingénieur du son après qu'il ait fait une école de cinéma, à devenir un jour réalisateur !
Hier, (jeudi 10 nov) il est venu présenter son premier film au lycée Blaise-Pascal. En présence de Serge Dufour, directeur du centre départemental de documentation pédagogique (CDDP), de Romain Arnaud et Patricia Sambou, respectivement professeur de lettres et documentaliste à Blaise-Pascal et de Patrick Baudeneau, animateur culturel régional, il a répondu aux questions des élèves en classe de 3eDP6. Une classe où les étudiants ont 6 heures de découverte professionnelle chaque semaine. À ce titre, ils avaient visionné le film la veille et avaient préparé leurs questions avec leur professeur.
Le film, un documentaire de une heure quatre minutes, s'appelle « Le geste ordinaire ». C'est le ressenti que Maxime a eu sur le rapport entre le travail et la famille. Le travail manuel, par le prisme de la famille. Pour cela il a mis en scène son père, mécanicien de maintenance dans une « usine de métal » belge, où le temps d'arrêt des machines engendre des pertes de production pour l'entreprise sidérurgique (Duferco à La Louvière). Son père parle peu. Tout est dans les geste. Et pour le faire découvrir et faire un héros de ce père qui ne parle pas, il va tourner autour, notamment avec les paroles de sa mère, épouse d'un travailleur qu'on appelle parfois la nuit...
Un film avec des silences, donnant au spectateur le temps de réfléchir sur l'histoire où il est mêlé et d'inventer des non-dits, mais également avec des bruits de machines en fonctionnement dans l'usine. Le spectateur comprend l'attachement d'un fils qui provoque la rencontre avec son père, un fils qui aurait pu n'être qu'un artiste saltimbanque et qui va modifier le rapport qu'il avait avec son père.
« L'idée de ce film m'est venue quand j'ai cru que l'usine allait disparaître », explique Maxime Coton. « Il fallait en garder une trace. Et puis je voulais retransmettre la spécificité culturelle de mes parents, liée à la condition ouvrière et pénétrer dans cette usine où je n'étais jamais allé auparavant. C'est une transmission des gestes, des attitudes, des façons de parler. Il y a maintenant une meilleure connaissance mutuelle, par le fait d'être resté tous les jours un mois dans son lieu de travail. J'ai découvert son métier et mon père a découvert ce qu'était un tournage et l'équipe. Ma mère a découvert qu'elle « portait » le film par une présence importante et ça l'a troublé à la sortie du film ».
Les élèves ont posé de nombreuses questions, moins inhibées et plus directes que celles des adultes. Le film sera projeté dans le cadres des Escales documentaire, dont une projection à Paris le 22 novembre.
Maxime Coton prépare un autre film. Ce sera une fiction de 40 minutes, intitulée « À l'oeuvre », histoire de la vie d'un homme qui vit dans une maison vide et qui est habité par des sons, des musiques et des films qui le font évoluer et grandir. Probablement une transposition des émotions de Maxime sur un autre personnage...
Bande annonce et synopsis sur www.legesteordinaire.net