SAINT-JEAN-D'ANGÉLY
Un hommage à Paul Mathou
FNASOR – L'amicale des sous-officiers de réserve de Saint-Jean-d'Angély a rendu hommage à Paul Mathou, son président d'honneur, disparu à l'âge de 94 ans.
Le 15 juin, les membres de la section angérienne de la FNASOR (fédération des sous-officiers de réserve) ont accompagné à sa dernière demeure leur ami et président d’honneur, Paul Mathou.
Comme beaucoup de jeunes de sa génération il a connu la guerre 39/45 et subi la captivité. Dès le le 15 octobre 1937, il est affecté au 196e Régiment d’artillerie lourde à tracteur (RALT) comme 2e canonnier à la 1ère batterie. Promu brigadier le 15 avril 1938 à la 2e Batterie, il est maréchal des Logis le 13 octobre 1938 classé 1ère Batterie, breveté chef de section en novembre 1939 et maréchal des Logis-chef le 31 décembre 1939.
A la déclaration de guerre, Paul Mathou est affecté au 3egroupe du 196e RALT. Il part de Bordeaux le 14 septembre 1939, arrive le 16 à Moyeuvre-la-Grande près de Thionville, première étape d’un long périple dans les départements frontaliers de l’Allemagne, jusqu’au Rhin au nord de Strasbourg, où il fait un séjour au camp d’Oberhoffen et obtient son brevet de chef de section.
Après une permission, il retrouve sa batterie dans la Haute-Marne. Début juin 1940, son unité se déplace sur la région de Rouen et prend position sur la Seine, au bac de Duclair, afin de retarder l’avance des Allemands, ce qui leur vaut d’être bombardé par l’aviation ennemie. Il s’ensuit le repli sur la Bretagne où l’ennemi les rattrape et Paul est fait prisonnier le 18 juin 1940 à Monfort-sur-Meu et emmené à Rennes au Colombier. Le 2 novembre, c'est le départ pour l’Allemagne. Le 6 janvier il est arrivé à Hayerswerda, puis au stalag IV A, à Closterhorst, matricule 11490.
Prisonnier de guerre, il travaillait dans une usine de papier photographique à Dresden, lorsque la ville fut détruite et incendiée par l’aviation alliée et eut beaucoup de chance ce 13 février 1945 de ne pas figurer parmi les 250 000 victimes.
Il sera libéré par les alliés le 9 mai 1945. C'est la fin de sa captivité. Il part le 1erjuin de la région de Dresden, et, après un séjour en Tchécoslovaquie, c'est le grand voyage pour la France. En six jours, il effectue toute la traversée de l’Allemagne d’Est en Ouest jusqu’à Maastricht (Hollande), puis la Belgique et enfin la France à Valenciennes.
Il sera démobilisé le 22 juin 1945 à Saintes. Dans les années qui suivirent son retour dans sa ville natale, Paul Mathou créera une section de sous-officiers de réserve. Aujourd’hui celle-ci subsiste toujours, affiliée à la FNASOR depuis 1970.
En 2010, Paul Mathou avait lu le message commémorant l'Appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940. PHOTO BERNARD MAINGOT