Mardi 1er février 2011 – Billet 52 » Crédit photos François Mourens-Provensal
SAINT-JEAN-D’ANGÉLY
Le médecin malgré lui
le mécanisme de la farce chère à Molière
Crédit photo François Mourens-Provensal
THÉÂTRE : L’association A4 présente « Le médecin malgré lui », mercredi 2 février à 20 h 30, salle Aliénor-d’Aquitaine. Une création de Gyptis Compagnie Chatôt-Voyoucas en tournée. www.theatregyptis.com
L’action est basée sur un système de retournement de situation. La pièce se déroule à la campagne - à l’époque même de Molière - et s’ouvre sur une dispute entre Sganarelle, un faiseur de fagots, et sa femme Martine. Cette femme battue par son mari va le faire battre à son tour pour se venger de lui, en le faisant passer pour un médecin prodigieux qu'il faudrait rouer de coups afin de lui faire avouer sa profession.
Le stratagème de Martine fonctionne et Sganarelle devient alors un faux médecin dont la première patiente est une jeune fille tombée soudainement dans le mutisme.
La satire du Médecin malgré lui est bon enfant, qu'elle concerne les médecins ou les femmes. La leçon rappelle, sans outrance, que la vanité humaine est incommensurable et que l'amour est roi. Elle offre une anecdote simple et connue, beaucoup de propos gras, des coups de bâton à répétition, une chanson à boire, un pendu pour rire, un mariage très moral... et aussi la relation du couple, la domination du père, l’avarice, la jalousie, la vulgarité de l'argent... autant de thèmes chers à l’auteur.
Crédit photo François Mourens-Provensal
L’intrigue imaginée par Molière présente des personnages qui, issus de milieux différents, n’auraient a priori jamais dû se rencontrer et les placent dans une situation particulièrement ridicule. Des jeux de mots, des plaisanteries, un langage déformé ou inventé suscitent le rire.
L'auteur se moque d'un trait de caractère (la jalousie, l'avarice) ou d'une profession (les médecins).
Les didascalies de l'auteur et les inventions du metteur en scène imposent aux acteurs des mouvements comiques. Le lecteur ne peut que les imaginer, alors que le spectateur a la chance de les voir.
Les cocasseries de Sganarelle, devenu médecin « malgré lui », sont renforcées par l'utilisation des mécanismes de la farce, auxquels Molière est rompu, autorisant le spectateur à rire des situations burlesques.
Entre la parodie médicale et les histoires de couples, Molière crée des rencontres incongrues et des coups de théâtre qui donnent à cette pièce une résonance particulière sur fond de joie de vivre.
Certes, Molière ne montre sur la scène qu'un faux médecin, Sganarelle : le spectateur n'a donc pas en face de lui un portrait réaliste, mais un reflet grotesque, dans le monde de la farce.
Cependant, derrière les traits délibérément grossis - telle est la loi du comique au théâtre - il est aisé de reconnaître une série de critiques qui visent la médecine du XVIIe siècle... et sans doute les charlatans de toutes les époques.
Durée du spectacle 1 h 10
Ce spectacle est aussi présenté en séance scolaire.
Crédit photo François Mourens-Provensal
Tarifs : Abonnement ou 23 € / 19 € / 12 € / 7 €
Renseignements / Billetterie : 05 46 59 41 56
Réservations au bureau de l’A4, Abbaye Royale (cour d’honneur), du mardi au vendredi de 14 h à 17 h 30, ou à l’espace culturel du centre Leclerc.
Crédit photo François Mourens-Provensal
Distribution
Arnaud Appréderis : Lucas, mari de Jacqueline
Agnès Audiffren : Lucinde, fille de Géronte
François Champeau : M.Robert, voisin de Sganarelle et Thibaut, père de Perrin
Christine Gaya : Jacqueline, nourrice chez Géronte
Martin Kamoun : Perrin, paysan et Valère, domestique de Géronte
Hervé Lavigne : Sganarelle, mari de Martine
Nancy Madiou : Martine
Jacques Germain : Géronte
Sébastien Todesco : Léandre, amant de Lucinde
Crédit photo François Mourens-Provensal
Andonis Vouyoucas – metteur en scène
Né à Athènes - Grèce - en 1939.
Après des études de Droit à la Faculté d'Athènes puis une formation au Nouveau Théâtre d'Athènes (direction Vassilis Diamantopoulos), il travaille au cinéma de 1959 à 1966 comme assistant opérateur, assistant réalisateur, scénariste et réalisateur.
A partir de 1966 il étudie à l'Institut d'Etudes Théâtrales de Paris et constitue une première équipe de travail avec Françoise Chatôt.
En 1969, il devient Directeur du Centre Dramatique de Garges-lès-Gonesse. Il crée Antigone de Sophocle. Avec Françoise Chatôt, ils sont appelés à Marseille par Antoine Bourseiller. Ils forment alors la Compagnie Permanente du Centre Dramatique National et co-dirigent l'Ecole Nationale Supérieure de Formation du Comédien et ils créent Requiem, invité au Théâtre des Nations. Ils entreprennent en 1976 la réfection du Théâtre Espace Massalia.
En septembre 1987, leur est confiée la direction du Théâtre Gyptis. Andonis Vouyoucas a participé à une dizaine de films en tant que comédien et a joué dans plusieurs pièces de théâtre. Il a formé des acteurs de 1966 jusqu'à aujourd'hui et a mis en scène plus de quarante de spectacles.
Association A4
L’A4 organise la saison culturelle à Saint-Jeand’Angély pour la 21e année et le festival de théâtre « Théâtre en l’Abbaye » en été depuis sept ans.
Elle propose, comme chaque année, un temps fort Jeune Public, premier trimestre 2011, qui permet d’accueillir écoliers, collégiens et lycéens de l’ensemble du Pays Vals de Saintonge.
Cette saison encore l’A4 programme à la salle Aliénord’Aquitaine de Saint-Jean-d’Angély ainsi qu’au restaurant le Mareyeur. L’A4 renouvelle les décentralisations à Matha, Tonnay-Boutonne et Saint-Savinien-sur-Charente.